samedi 24 novembre 2018

3e Séquence Victor Hugo, Hernani (1830) Texte 4 : Acte V, scène 6


Séquence 3  : Le texte théâtral et sa représentation du XVIIe siècle à nos jours

Œuvre intégrale
Victor Hugo, Hernani, Acte V , scène 6, vers 2135 à 2158

HERNANI, à don Ruy.
Ah ! Ton âme est cruelle !
Pouvais-tu pas choisir d'autre poison pour elle ? Il boit et jette la fiole.

DOÑA SOL.
Que fais-tu ?
HERNANI.
Qu'as-tu fait ?

DOÑA SOL.
Viens, ô mon jeune amant,
Dans mes bras.
Ils s'assoient l'un près de l'autre.
N’est-ce pas qu'on souffre horriblement ?

HERNANI.
Non !
DOÑA SOL.
Voilà notre nuit de noce commencée !
2140 Je suis bien pâle, dis, pour une fiancée ?

HERNANI.
Ah !
DON RUY GOMEZ.
La fatalité s'accomplit.
HERNANI.
Désespoir !
Ô tourment ! Doña Sol souffrir, et moi le voir !

DOÑA SOL.
Calme-toi. Je suis mieux. — Vers des clartés nouvelles
Nous allons tout à l'heure ensemble ouvrir nos ailes.
2145 Partons d'un vol égal vers un monde meilleur.
Un baiser seulement, un baiser ! Ils s'embrassent.
DON RUY GOMEZ.
Ô douleur !

HERNANI, d'une voix affaiblie.
Oh ! Béni soit le ciel qui m'a fait une vie
D'abîmes entourée et de spectres suivie,
Mais qui permet que, las d'un si rude chemin,
2150 Je puisse m'endormir, ma bouche sur ta main !

DON RUY GOMEZ.
Qu’ils sont encore heureux !
HERNANI, d'une voix de plus en plus faible.
Viens...Viens ... Doña Sol, tout est sombre...
Souffres-tu ?

DOÑA SOL, d'une voix également éteinte.
Rien, plus rien.
HERNANI.
Vois-tu des feux dans l'ombre ?

DOÑA SOL.
Pas encor.
HERNANI, avec un soupir.
Voici...
Il tombe.
DON RUY GOMEZ, soulevant sa tête qui retombe.
Mort !

DOÑA SOL, échevelée et se dressant à demi sur son séant.
Mort ! Non pas !... nous dormons.
Il dort ! C'est mon époux, vois-tu, nous nous aimons,
2155 Nous sommes couchés là. C'est notre nuit de noce...
D'une voix qui s'éteint.
Ne le réveillez pas, seigneur duc de Mendoce !...
Il est las.
Elle retourne la figure d'Hernani.
Mon amour, tiens-toi vers moi tourné...
Plus près... plus près encor… Elle retombe.
DON RUY GOMEZ.
Morte !... Oh ! Je suis damné. Il se tue.

_________________________________________________________________________________

1° Quels sont les types de phrase dominants ? Quel ton donnent-ils au dialogue ?
2° Quelles sont les informations données par les didascalies ? Qu’ajoutent-elles à la scène ?
3° Quels sont les champs lexicaux dominants ? Quels personnages les utilisent ? Pour quel effet ?
4° Comment les répliquent s’enchaînent-elles ? Les personnages se répondent-ils systématiquement ?
5° Quelles répliques mettent en avant des images tragiques de destin et de mort ?
6° Commentez le sens et l’intérêt des deux dernières répliques de don Ruy.

7° Dans quelle mesure Hernani et dona Sol sont-ils des héros romantiques ?

Partie I. Un dialogue d’adieu
1er §. Un adieu en forme de déclaration d’amour (question 1)
2e §. L’expression de la fatalité (question 3)
3e §. La présence d’un témoin de mariage (question 6)
Partie II. L’expression d’un amour survivant à la mort
1er §. La communion des deux amants (question 4)
2e §. Le rôle apaisant de la mort (question 5)
3e §. La mort de trois héros romantiques (question 7)


3e Séquence Victor Hugo, Hernani (1830) Texte 3 : Acte III, scène 6 + intro et plan de commentaire


Séquence 3 : Le texte théâtral et sa représentation du XVIIe siècle à nos jours. Œuvre intégrale
Victor Hugo, Hernani, Acte III, scène 6, vers 11571 à 1197


DON RUY GOMEZ, allant à d’autres portraits.

Voilà don Vasquez, dit le Sage.
Don Jayme, dit le Fort. Un jour, sur son passage,
Il arrêta Zamet et cent maures tout seul.
 – J’en passe, et des meilleurs. Sur un geste de colère du roi, il passe un grand
nombre de tableaux, et vient tout de suite aux trois
derniers portraits a gauche du spectateur.
Voici mon noble aïeul.
Il vécut soixante ans, gardant la foi jurée,
Même aux juifs. À l’avant-dernier.
Ce vieillard, cette tête sacrée,
C’est mon père. Il fut grand, quoiqu’il vint le dernier.
Les maures de Grenade avaient fait prisonnier
1165 Le comte Alvar Giron, son ami. Mais mon père
Prit pour l’aller chercher six cents hommes de guerre,
Il fit tailler en pierre un comte Alvar Giron
Qu’à sa suite il traîna, jurant par son patron
De ne point reculer, que le comte de pierre
1170 Ne tournât front lui-même et n’allât en arrière.
Il combattit, puis vint au comte, et le sauva.

DON CARLOS.
Mon prisonnier !
DON RUY GOMEZ.
C’était un Gomez de Silva !
Voilà donc ce qu’on dit quand dans cette demeure
On voit tous ces héros...
DON CARLOS.
Mon prisonnier sur l’heure !
DON RUY GOMEZ. Il s’incline profondément devant le roi, lui
prend la main et le mène devant le dernier portrait, celui
qui sert de porte à la cachette où il a fait entrer Hernani.
Doña Sol le suit des yeux avec anxiété. Attente et silence
dans l’assistance.
1175 Ce portrait, c’est le mien. – Roi don Carlos, merci ! –
Car vous voulez qu’on dise en le voyant ici :
« Ce dernier, digne fils d’une race si haute,
Fut un traître, et vendit la tête de son hôte ! » Joie de Doña Sol. Mouvement de stupeur
dans l’assemblée. Le roi, déconcerté, s’éloigne avec
colère, puis reste quelques instants silencieux, les
lèvres tremblantes et l’œil enflammé.

DON CARLOS.
Duc, ton château me gêne et je le mettrai bas !

DON RUY GOMEZ.
1180 Car vous me la paieriez, altesse, n’est-ce pas?

DON CARLOS.
Duc, j’en ferai raser les tours pour tant d’audace,
Et je ferai semer du chanvre sur la place !

DON RUY GOMEZ.
Mieux voir croître du chanvre où ma tour s’éleva,
Qu’une tache ronger le vieux nom de Silva. Aux portraits.
N’est-il pas vrai, vous tous ?
DON CARLOS.
Duc ! cette tête est nôtre,
Et tu m’avais promis…
DON RUY GOMEZ.
J’ai promis l’une ou l’autre. Aux portraits.
1185 N’est-il pas vrai, vous tous ? Montrant sa tête.
Je donne celle-ci. Au roi.
Prenez-la.
DON CARLOS.
Duc, fort bien. Mais j’y perds, grand merci !
La tête qu’il me faut est jeune, il faut que morte
1190 On la prenne aux cheveux. La tienne ? que m’importe !
Le bourreau la prendrait par les cheveux en vain.
Tu n’en as pas assez pour lui remplir la main !

DON RUY GOMEZ.
Altesse, pas d’affront ! ma tête encore est belle,
Et vaut bien, que je crois, la tête d’un rebelle.
1195 La tête d’un Silva, vous êtes dégoûté !

DON CARLOS.
Livre-nous Hernani !
DON RUY GOMEZ.
Seigneur, en vérité,
J’ai dit.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

INTRODUCTION A LA SCENE + PLAN DE COMMENTAIRE /


Acte III, scène 6

Sous-titré « Tres para una », Hernani, créé dans un grand tumulte le 25 février 1830 à la Comédie-Française, montre la rivalité de trois hommes amoureux de la même femme, dona Sol : son oncle sexagénaire, don Ruy Gomez de Silva, qui doit l’épouser ; don Carlos, roi d’Espagne et futur Charles Quint à l’acte IV, qui a déjà vainement tenté de la séduire et qui n’hésite plus à employer la force ; enfin, Hernani, le bandit banni dont la tête est mise à prix, et aimé de dona Sol. Hernani est venu s’expliquer avec elle dans le château de don Ruy. Surgit alors le roi don Carlos lancé à ses trousses. Mais le vieux don Ruy refuse de livrer Hernani au nom des lois de l’hospitalité. Pour se justifier, il montre au roi la galerie des portraits de ses nobles ancêtres, qui ont accompli maints exploits chevaleresques et servi la couronnes d’Espagne. L’extrait suivant montre à quel point don Ruy est attaché à « l’honneur castillan ».

1re partie : Une intensité dramatique très forte
2e partie : Qui possède également une grande valeur symbolique pour le futur de l’action
3e partie : et qui mélange sublime et grotesque.

3e Séquence Victor Hugo, Hernani (1830) Texte 1 : scène d'exposition Acte I, scène 1


Séquence 3 : Le texte théâtral et sa représentation du XVIIe siècle à nos jours.

 Œuvre intégrale. Victor Hugo, Hernani, Acte I , scène 1, vers 1 à 32

Doña Josefa Duarte, vieille, en noir,avec le corps de sa jupe cousu de jais à la mode d'Isabelle-la-catholique ; Don Carlos. Une chambre à coucher. La nuit. Une lampe sur une table.
DOÑA JOSEPHA, seule.
Elle ferme les rideaux cramoisis de la fenêtre et met en ordre quelques fauteuils. On frappe à une petite porte dérobée à droite.
Elle écoute. On frappe un second coup.
Serait-ce déjà lui.
Un nouveau coup.
C'est bien à l'escalier
Dérobé.
Un quatrième coup.
Vite, ouvrons.

Elle ouvre la petite porte masquée. Entre don Carlos, le manteau sur le visage et le chapeau sur les yeux.

Bonjour, beau cavalier.

Elle l'introduit. Il écarte son manteau, et laisse voir un riche costume de velours et de soie à la mode castillane de 1519. Elle le regarde sous le nez et recule.

Quoi ! Seigneur Hernani, ce n'est pas vous ! — Main forte !
Au feu !
DON CARLOS, lui saisissant le bras.
Deux mots de plus, duègne, vous êtes morte ! Il la regarde fixement. Elle se tait effrayée.
5 Suis-je chez doña Sol ? Fiancée au vieux duc
De Pastraña, son oncle, un bon seigneur, caduc,
Vénérable et jaloux ? Dites ! La belle adore
Un cavalier sans barbe et sans moustache encore,
Et reçoit tous les soirs, malgré les envieux ,
10 Le jeune amant sans barbe à la barbe du vieux.
Suis-je bien informé ? Elle se tait. Il la secoue par le bras.
Vous répondrez peut-être.

DOÑA JOSEPHA.
Vous m'avez défendu de dire deux mots, maître.

DON CARLOS.
Aussi n'en veux-je qu'un. — Oui, non. — Ta dame est bien
Doña Sol De Silva ? Parle.

DOÑA JOSEPHA.
Oui. — Pourquoi ?

DON CARLOS.
Pour rien.
15 Le duc, son vieux futur, est absent à cette heure ?

DOÑA JOSEPHA.
Oui.

DON CARLOS.
Sans doute elle attend son jeune ?

DOÑA JOSEPHA.
Oui.

DON CARLOS.
Que je meure !

DOÑA JOSEPHA.
Oui.

DON CARLOS.
Duègne, c'est ici qu'aura lieu l'entretien ?

DOÑA JOSEPHA.
Oui.
DON CARLOS.
Cache-moi céans.
DOÑA JOSEPHA.
Vous ?

DON CARLOS.
Moi.
DOÑA JOSEPHA.
Pourquoi ?

DON CARLOS.
Pour rien.

DOÑA JOSEPHA.
Moi, vous cacher !

DON CARLOS.
Ici.

DOÑA JOSEPHA.
Jamais.
DON CARLOS, tirant de sa ceinture un poignard et une bourse.
Daignez, madame,
20 Choisir de cette bourse ou bien de cette lame.

DOÑA JOSEPHA, prenant la bourse.
Vous êtes donc le diable ?

DON CARLOS.
Oui, duègne.

DOÑA JOSEPHA, ouvrant une armoire étroite dans le mur.
Entrez ici.

DON CARLOS, examinant l'armoire.
Cette boîte ?

DOÑA JOSEPHA, refermant l'armoire.
Va-t'en, si tu n'en veux pas.

DON CARLOS, rouvrant l'armoire.
Si ! L'examinant encore.
Serait-ce l'écurie où tu mets d'aventure
Le manche du balai qui te sert de monture ? Il s'y blottit avec peine.
25 Ouf !

DOÑA JOSEPHA, joignant les mains avec scandale.
Un homme ici !

DON CARLOS, dans l'armoire restée ouverte.
C'est une femme, est-ce pas,
Qu'attendait ta maîtresse ?

DOÑA JOSEPHA.
Ô ciel ! j'entends le pas
De doña Sol. — Seigneur, fermez vite la porte. Elle pousse la porte de l'armoire qui se referme.

DON CARLOS, de l'intérieur de l'armoire.
Si vous dites un mot, duègne, vous êtes morte.

DOÑA JOSEPHA, seule.
Qu'est cet homme ? Jésus mon Dieu ! si j'appelais ?...
30 Qui ? Hors madame et moi, tout dort dans le palais.
Bah ! l'autre va venir. La chose le regarde.
Il a sa bonne épée, et que le ciel nous garde
De l'enfer ! Pesant la bourse.
Après tout, ce n'est pas un voleur.

Entre doña Sol, en blanc. Doña Josefa cache la bourse.


-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
 Après avoir vu sa pièce de théâtre, Marion de Lorme, refusée par la censure de Brifaut, sous le gouvernement de Charles X, Victor Hugo écrit une nouvelle pièce du 29 août au 24 septembre 1829. Il l’intitule Hernani en souvenir d’une ville espagnole où il passa enfant. Cette pièce est reçue par acclamation à la Comédie-Française et réussit son passage à la censure. Brifaut espère que le public s’en chargera. Le 25 février 1830 est le jour de la première. Dans la salle, deux camps se font face : d’une part les jeunes romantiques emmenés par Théophile Gautier, Alexandre Dumas, Vigny, Nerval et d’autres, de l’autre un public plus âgé, habitué à la tragédie classique. Hernani expose la convoitise de trois hommes pour une femme Dona Sol. « Tres para una » était le premier sous-titre envisagé par Hugo. De ces trois hommes : le vieux Don Ruy Gomes, oncle et futur époux de Dona Sol, Don Carlos, sorte de Dom Juan et accessoirement roi d’Espagne, seul Hernani, le bandit trouve grâce aux yeux de Dona Sol. Don Carlos entre en scène dans la scène 1, Hernani dans la scène 2 et Don Ruy dans la scène 3. La scène 1 est la scène d’exposition, « elle doit contenir les semences de tout ce qui doit arriver » écrit Corneille dans son traité du discours dramatique. Il s’agit donc de fournir toutes les informations nécessaires à la compréhension de l’intrigue, de procurer une entrée la plus immédiate possible dans l’action déjà en cours et de captiver le spectateur/lecteur afin de lui donner envie de connaître la suite. Dans quelle mesure la scène 1 de l’acte I d’Hernaniqui est un dialogue animé entre don Carlos, dont l’identité est masquée, et la duègne, dona Josepha, remplit-elle la fonction classique de la scène d’exposition ? En quoi est-elle originale ? Nous verrons tout d’abord comment les fonctions de cette scène d’exposition sont remplies puis ensuite nous insisterons sur sa spécificité.

I Une scène d’exposition classique :
a) situation :lieu, nom des personnages
b)intrigue : trois prétendants, dévoilement et horizon d’attente
c) registre comique : caractère, situation et mots

II Originalité
a) la langue : alexandrin désarticulé, prosaïsme de la langue
b) atmosphère mystérieuse : rendez-vous nocturne, porte et escalier dérobé, personnage déguisé
c) un roi dom Juan

dimanche 18 novembre 2018

3e Séquence Victor Hugo, Hernani (1830) Texte 2 : Acte I, scène 3


Séquence 3 :
Le texte théâtral et sa représentation du XVIIe siècle à nos jours
Œuvre intégrale


Victor Hugo, Hernani, Acte I , scène 3, vers 275 à 291
DON RUY GOMEZ, à ses valets.
Écuyers ! Écuyers ! À mon aide !
Ma hache, mon poignard, ma dague de Tolède !
Aux deux jeunes gens.
Et suivez-moi tous deux !

DON CARLOS, faisant un pas.
Duc, ce n'est pas d'abord
De cela qu'il s'agit. Il s'agit de la mort
De Maximilien, empereur d'Allemagne.
Il jette son manteau, et découvre son visage caché
par son chapeau.
DON RUY GOMEZ.
280 Raillez-vous ?... Dieu ! Le Roi !

DOÑA SOL.
Le Roi !

HERNANI, dont les yeux s'allument.
Le Roi d'Espagne !

DON CARLOS, gravement.
Oui, Carlos. Seigneur duc, es-tu donc insensé ?
Mon aïeul l'empereur est mort, je ne le sais
Que de ce soir. Je viens, tout en hâte, et moi-même,
Dire la chose à toi, féal sujet que j'aime,
285 Te demander conseil, incognito, la nuit,
Et l'affaire est bien simple, et voilà bien du bruit !

Don Ruy Gomez renvoie ses gens d'un signe. Il
examine don Carlos, que doña Sol regarde avec
crainte et surprise, et sur lequel Hernani, demeuré
dans un coin, fixe des yeux étincelants.

DON RUY GOMEZ.
Mais pourquoi tarder tant à m'ouvrir cette porte?

DON CARLOS.
Belle raison ! Tu viens avec toute une escorte !
Quand un secret d'État m'amène en ton palais,
290 Duc, est-ce pour l'aller dire à tous tes valets ?

DON RUY GOMEZ.
Altesse, pardonnez ...l'apparence...


_________________________________________________________________________________

Introduction :
– Contextualisation : V. Hugo = chef de file du romantisme français qui a théorisé un nouveau genre, le drame romantique, dans une préface à la pièce Cromwell (1827).
Hernani = scandale, car drame à l’encontre de toutes les règles classiques du théâtre : mélange de tragique et de comique, de sublime et de grotesque.
– Texte : exposition de la pièce. Scène 3 du premier acte : deux personnages masculins ennemis, le roi don Carlos et Hernani, chez la femme qu’ils aiment tous les deux, doña Sol.
– Projet de lecture : Par quels moyens V. Hugo présente-t-il ses personnages de façon originale ?
Partie I. Le retournement de situation
1er §. Un danger supposé (v. 275 277) : Ex. : structure ternaire des armes portées par don Ruy Gomez (« Ma hache, mon poignard, ma dague de Tolède », v. 276).
2e §. L’annonce de la mort de l’empereur (v. 278-279, 282) : Ex. : valorisation de la nouvelle par l’allitération en [m], « la mort / De Maximilien, empereur d’Allemagne ».
3e §. La reconnaissance des personnages didascalies :+ la façon dont chaque personnage reconnaît « le roi » (v. 280)
Ex. : possible comique de geste dans l’attitude effarouchée du roi.
Partie II. Une situation tragique rendue comique
1er §. Un branle-bas de combat excessif (v.275-277 + 3e didascalie + v. 288-290) Ex. : réactions conjointes et dramatisées de tous les personnages. Impression d’un portrait de groupe très dynamique.
2e §. Un prétexte pour cacher une scène de vaudeville :(v. 277,5-278, 287, 291) Ex. : au vers 291, le contraste entre l’ apostrophe « Altesse » et le nom « L’apparence » révèle la situation grotesque dans laquelle se retrouve le roi.
3e §. Don Ruy Gomez ridiculisé par le roi (v. 281-286) Ex. : antithèse entre « bien simple » et « bien du bruit » (v. 286) marquée par la répétition de l’adverbe « bien ».
Conclusion
– Bilan : exposition originale avec basculement dans le genre et le registre de la pièce.


 Ouverture : Cette pièce évoluera-t-elle vers la comédie ou vers la tragédie ?