dimanche 18 novembre 2018

4e séquence : Giono, Un roi sans divertissement. Texte 1 Incipit


4e séquence : Œuvre intégrale : Jean Giono, Un Roi sans divertissement (1947).
1er texte : incipit, p.9-13

    Frédéric a la scierie sur la route d'Avers. Il y succède à son père, à son grand-père, à son arrière grand-père, à tous les Frédéric.
   C'est juste au virage, dans l'épingle à cheveux, au bord de la route. Il y a là un hêtre ; je suis bien persuadé qu'il n'en existe pas de plus beau : c'est l'Apollon-citharède des hêtres. Il n'est pas possible qu'il y ait, dans un autre hêtre, où qu'il soit, une peau plus lisse, de couleur plus belle, une carrure plus exacte, des proportions plus justes, plus de noblesse, de grâce et d'éternelle jeunesse : Apollon exactement, c'est ce qu'on se dit dès qu'on le voit et c'est ce qu'on se redit inlassablement quand on le regarde. Le plus extraordinaire est qu'il puisse être si beau et rester si simple. Il est hors de doute qu'il se connaît et qu'il se juge. Comment tant de justice pourrait-elle être inconsciente ? Quand il suffit d'un frisson de bise, d'une mauvaise utilisation de la lumière du soir, d'un porte-à-faux dans l'inclinaison des feuilles pour que la beauté, renversée, ne soit plus du tout étonnante.
    En 1843-44-45, M.V. se servit beaucoup de ce hêtre. M.V. était de Chichiliane, un pays à vingt et un kilomètres d'ici, en route torse, au fond d'un vallon haut. On n'y va pas, on va ailleurs, on va à Clelles (qui est dans la direction), on va à Mens, on va même loin dans des quantités d'endroits, mais on ne va pas à Chichiliane. On irait, on y ferait quoi ? On ferait quoi à Chichiliane ? Rien. C'est comme ici. Ailleurs aussi naturellement ; mais ailleurs, soit à l'est ou à l'ouest, il y a parfois un découvert, ou des bosquets, ou des croisements de routes. Vingt et un kilomètre, en 43, ça faisait un peu plus de cinq lieues8 et on ne se déplaçait qu'en blouse, en bottes et en bardot ou pas. C'était donc très extraordinaire, Chichiliane.
     Je ne crois pas qu'il reste des V. à Chichiliane. La famille ne s'est pas éteinte mais personne ne s'appelle V. : ni le bistrot, ni l'épicier et il n'y en a pas de marqué sur la plaque du monument aux morts.
     Il y a des V. plus loin si vous montez jusqu'au col de Menet (et la route, d'ailleurs, vous fait traverser des foules vertes parmi lesquelles vous pourrez voir plus de cent hêtres énormes ou très beaux, mais pas du tout comparables au hêtre qui est juste à la scierie de Frédéric), si vous descendez sur le versant du Diois, eh bien, là, il y a des V. La troisième ferme à droite de la route, dans les prés, avec la fontaine dont le canon est fait de deux tuiles emboîtées ; il y a des rosés trémières dans un petit jardin de curé et, si c'est l'époque des grandes vacances, ou peut-être même pour Pâques (mais à ce moment là il gèle encore dans les parages), vous pourrez peut-être voir, assis au pied des roses trémières, un jeune homme très brun, maigre, avec un peu de barbe, ce qui démesure ses yeux déjà très larges et très rêveurs. D'habitude (enfin quand je l'ai vu, moi) il lit, il lisait Gérard de Nerval : Sylvie. C'est un V. Il est (enfin il était) à l'école normale de, peut-être Valence ou Grenoble. Et, dans cet endroit-là, lire Sylvie, c'est assez drôle. Le col de Menet, on le passe dans un tunnel qui est à peu près aussi carrossable qu'une vieille galerie de mine abandonnée et le versant du Diois sur lequel on débouche alors c'est un chaos de vagues monstrueuses bleu baleine, de giclements noirs qui font fuser des sapins à des, je ne sais pas moi, là-haut ; des glacis de roches d'un mauvais rosé ou de ce gris sournois des gros mollusques, enfin, en terre, l'entrechoquement de ces immenses trappes d'eau sombre qui s'ouvrent sur huit mille mètres de fond dans le barattement des cyclones. C'est pourquoi je dis, Sylvie, là, c'est assez drôle ; car la ferme qui s'appelle les Chirouzes est non seulement très solitaire mais, manifestement à ses murs bombés, à son toit, à la façon dont les portes et les fenêtres sont cachés entre les arcs-boutants énormes, on voit bien qu'elle a peur. Il n'y a pas d'arbres autour. Elle ne peut se cacher que dans la terre et il est clair qu'elle le fait de toutes ses forces : la pâture derrière est plus haute que le toit. Le jardin de curé est là, quatre pas de côté, entouré de fil de fer, il me semble, et les roses trémières sont là, on ne sait pas pourquoi, et V. (Amédée), le fils, est là, devant tout. Il lit Sylvie, de Gérard de Nerval. Il lisait Sylvie de Gérard de Nerval quand je l'ai vu. Je n'ai pas vu son père, sa mère ; je ne sais pas s'il a des frères ou des sœurs ; tout ce que je sais, c'est que c'est un V., qu'il est à l'école normale de Valence ou de Grenoble et qu'il passe ses vacances là, à sa maison.
    Je ne sais même pas si c’est un parent un descendant de ce V. de 1843. C’est la seule famille portant ce nom-là à proximité – relative- de Chichiliane.
    Celui de 1843, je n’ai pas pu savoir exactement comment il était. On n’a pas pu me dire s’il était grand ou petit. Je le vois, moi, avec la barbe ; un peu comme la barbe du jeune homme qui Gérard de Nerval : des poils très bruns, très vigoureux, très frisés, sans doute très épais, mais donnant une barbe un peu clairsemée à travers laquelle on aperçoit vaguement la forme du menton. Pas une belle barbe, je sais très bien ce que je veux dire, une barbe, nécessaire, obligée, indispensable. Grand ? Mon Dieu, il aurait pu être petit, à condition d’être râblé ; mais certainement d’une grande force physique.
   J’ai demandé à mon ami Sazerat, de Prébois. Il a écrit quatre ou cinq opuscules d’histoire régionale sur ce coin du Trièves. J’ai trouvé dans sa bibliothèque une importante iconographie sur Cartouche et Mandrin, sur des loup-garous dont les différentes gueules sont portraiturées (il n'y manque pas une canine). Il y a les portraits de deux ou trois étrangleurs de bergères et même des quantités de documents sur un nommé Brachet, notaire à SaintBaudille, qui « souleva sa caisse en l'honneur d'une lionne », mais sur mon V. de 43 rien; pas un mot.
    Sazerat cependant connaît l'histoire. Tout le monde la connaît. Il faut en parler, sinon l'on ne vous en parle pas. Sazerat m'a dit « C'est par délicatesse. On l'a considéré comme un malade, un fou. On s'arrange pour que ça ne fasse pas époque. On est assez sûr de soi pour savoir qu'on ne va pas se mettre du jour au lendemain à arrêter les cars sur la route mais on n'est jamais sûr qu'à un moment ou à un autre on ne sera pas poussé à quelque extravagance. Tant vaut qu'on ne parle pas de ces choses-là, qu'on n'attire pas l'attention là-dessus.»
    Je lui dis « Marche, marche, tu ne me dis pas tout! Bien sûr que si, dit-il, qu'est-ce que tu veux que je te cache?» Évidemment, c'est un historien; il ne cache rien : il interprète. Ce qui est arrivé est plus beau; je crois.

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TEXTE 1 un roi sans divertissement texte 1 page 9 à 13
Incipit Un roi sans divertissement
Jean Giono a cinquante-deux ans quand il fait paraître Un roi sans divertissement en 1947. Un roi sans divertissement est une chronique romanesque où « tout est faux ». Ce qui passionne Giono, c’est le fait divers limité géographiquement, ici en Isère dans les Alpes françaises, dans la région du Trièves. Cet incipit est une sorte de prologue pour une action qui qui ne commencera véritablement qu’après cinq pages. Un narrateur-enquêteur vient en 1916 enquêter sur une série de meurtres qui se sont produits entre 1843 et 1845, c’est à dire soixante-dix ans auparavant. Il pense reconnaître un des descendants du meurtrier, M.V. et il interroge Sazerat un érudit local. Un incipit classique est censé nous présenter un cadre, des personnages, une intrigue, bref, nous informer et nous captiver. Qu’en est-il de l’incipit du roi sans divertissement ? Nous verrons tout d’abord que cet incipit crée un cadre réaliste, mais avec des personnages énigmatiques pour certains et une atmosphère inquiétante.

I un cadre réaliste :
a) un style oral, gage de réalisme : Le narrateur donne son avis et intervient dans le récit :  « Je suis bien persuadé ». Les modalisateurs employés « Il n’est pas possible; hors de doute » confèrent un ton familier de discussion à la narration.
Cette impression est renforcée aussi par des adresses au destinataire avec lequel peut très bien s'identifier le lecteur : « si vous montez jusqu'au col de Menet », « et la route d'ailleurs, vous fait traverser ».
En outre, le style est marqué par l'oralité, avec de nombreux procédés caractéristiques. D'abord un vocabulaire souvent simple et accessible , avec un lexique concret pour décrire une réalité sans affectation « quantité d'endroits; bosquets; croisements de route; bistrot; épicier » ; ensuite l'utilisation systématique de procédés de mise en relief :c'est et il y a > « Il y a là un hêtre; c'est ce qu'on se dit; tout ce que je sais c'est que c'est un V. », de démonstratifs : « ce hêtre; ce gris »; ou encore des reprises anaphoriques : « quand je l'ai vu, moi; Le col de Menet, on le passe; je le vois, moi »; des tournures relâchées voire agrammaticales : « c'est pourquoi je dis, Sylvie, là, c'est assez drôle; il passe ses vacances là à sa maison »; ou bien des autocorrections, des précisions, apportées parfois entre parenthèses :  « Il est (enfin il était) à l'école normale de, peut-être Valence, ou Grenoble »; des, « je ne sais pas » « moi, là-haut » ; et enfin des onomatopées : « eh bien, là, il y a des V » ou des apostrophes « Mon Dieu, il aurait pu être petit ».
Le narrateur rapporte même, au style direct, un échange avec son ami Sazerat, de sorte que la parole circule entre les personnages et le lecteur qui peut facilement s'identifier au tu.Tout contribue à donner au lecteur l'impression qu'il rentre dans une conversation bon enfant et qu'il fait partie intégrante d'un groupe de villageois.
Cette oralité de la narration, cette impression de tomber, in medias res, dans une conversation entre deux personnes appartenant un même groupe de villageois ou de montagnards dont nous, lecteurs, nous ne faisons pas partie, place néanmoins l'histoire dans une sorte de flou.
b) des dates précises et un cadre géographique limité et précis : Une impression d'authenticité : la vraisemblance du récit La géographie des lieux est bien réelle : Avers, Clelles, Mens, le col du Menet, le Dois, Chichilianne (à une lettre
près) se situent dans un périmètre assez restreint du Trièves, une micro-région du Sud du département de l'Isère, dans les Alpes françaises.
Le narrateur semble parfaitement connaître l'endroit puisqu'il donne des indications précises, chiffrées, qui paraissent tout à fait vraisemblables « Chichiliane, un pays à vingt-et-un kilomètres d'ici; plus loin si vous montez jusqu'au col de Menet; si vous descendez sur le versant du Diois ». Tant et si bien que le lecteur l'assimile volontiers à un habitant d'un de ces villages. Cette impression d'authenticité est d'ailleurs renforcée par l'utilisation de la première personne du singulier et du présent d'énonciation. Les époques sont délimitées si elles ne sont pas précises : l'histoire proprement dite semble s'étendre sur trois ans (En 1843-44-45) au 19 ème siècle.
c) une caution morale pour le narrateur-enquêteur : Sazerat, l’historien local : La démarche qu' adopte le narrateur est d'ailleurs proche de celle d'un historien (ou d'un enquêteur) puisqu'il se documente avec minutie, à la fois à partir des sources humaines (On n'a pas pu me dire s'il était grand ou petit) et à partir des sources historiques locales (J'ai demandé à mon ami Sazerat de Prébois ... quatre ou cinq opuscules d'histoire régionale ... ... bibliothèque ... iconographie ... c'est une historien). Sa parole est donc garante de sérieux et de vérité. Ce qu'il raconte peut donc être assimilé à un témoignage ou une chronique villageoise.

II mais des personnages énigmatiques :
a) M.V. de 1843 et son descendant : L'utilisation d'initiales pour évoquer celui qui semble avoir une importance dans le roman renvoie à une terreur sacrée et respectueuse (on ne prononce pas le nom de Dieu dans la religion chrétienne; de là découlent certains comportements superstitieux > on parle pas de M.V. de crainte de provoquer un malheur, p.13).
la représentation (imaginaire !) que se fait le narrateur de M.V : « des poils très bruns, très vigoureux, très frisés » [...]. « Pas une belle barbe, mais une barbe, je sais très bien ce que je veux dire, une barbe nécessaire, obligée, indispensable « (p.12). Une telle insistance sur cet attribut obligerait même le plus inculte des lecteurs à s'interroger sur sa signification ! Or une barbe aussi remarquable portée par un égorgeur en série, c'est bien entendu celle de Barbe Bleue dans le conte éponyme de Perrault. De fait, le lecteur est un peu perdu et est incapable, à la fin de cet incipit, de désigner précisément le héros du roman (est-ce Frédéric ? M.V. ? Quelqu'un d'autre ?) ni même de faire le lien entre le titre et le contenu du roman (qui est ce roi sans divertissement, d'autant plus que le contexte est rural ? ). Encore moins de savoir de quoi il va être question (l'intrigue à venir est-elle policière, étant donné l'épaisseur du mystère qui entoure M.V ? Sentimentale, étant donné que son descendant lit Gérard de Nerval ? ). C'est ainsi qu'on passe de Frédéric à un arbre (pourquoi ? Quel rôle a-t-il pour que le narrateur y insiste tant ?). On ne sait pas qui est M.V ni ce que désignent précisément ces initiales (prénom + nom ou Monsieur + nom ou autre chose ?), conférant ainsi déjà à ce personnage une aura de mystère. Pourquoi veut-on ainsi cacher son nom ?
Qu'a-t-il bien pu faire de si terrible pour que personne ne souhaite prononcer son nom (et ainsi peut-être ternir la réputation de sa famille ? Pourtant à quoi bon puisque la lignée semble éteinte ? Je ne crois pas qu'il reste des V à Chichilane).
b) Frédéric et la scierie de père en fils
c) le hêtre polymorphe : Dès les premières lignes, l'accent est mis sur un hêtre extraordinaire (comme en témoignent les nombreux superlatifs : « il n'en existe pas de plus beau; Il n'est pas possible qu'il y ait [...] éternelle jeunesse ».L’admiration excessive que lui manifeste le narrateur signale son hypnotique beauté. Il est personnifié (on parle de sa peau, de sa carrure) puis divinisé en Apollon, le dieu de la musique et de la poésie. Comme le narrateur le dira plus tard (p.34) « il n'était vraiment pas un arbre » mais un homme, un dieu, une création artistique

III une atmosphère inquiétante où suinte l’ennui
a) un sombre passé où se mêle légendes et faits historiques : Les êtres ou créatures évoqués sont liés à la violence et au mal (M.V./ Barbe bleue; « Cartouche et Mandrin» bandits mythiques; « loups garous » et « deux ou trois étrangleurs de bergères »
b) une nature minérale menaçante : La description des Alpes transformées par toute une métaphore filée de l'océan est particulèrement inquiétante (Cf vagues monstrueuses; giclements noirs; mauvais rose ou ce gris sournois> termes péjoratifs).
c) une ferme personnifiée qui essaye de se cacher : La ferme des Chirouzes, personnifiée, porte la marque d'une agression (p. 11 > la ferme qui s'appelle les Chirouzes [... ] plus haute que le toit ». Elle est fortifiée comme un château-fort, encore une référence à l'univers des contes d'ailleurs, et porte la marque de la terreur (cacher répété 2 fois ; peur ).
d) ennui : c'est au milieu de terres d'ennui que pousse cette étonnante beauté (cf les remarques du narrateur à propos de Chichiliane : « on ne va pas à Chichilaine. On irait, on y ferait quoi ? On ferait quoi à Chichiliane ? Rien. C'est comme ici. »

IV.. Un incipit déroutant : la mise en place d'une énigme
a. Le lecteur placé ds le flou et l'attente
Les repères données (la scierie; la route d'Avers; Frédéric; etc) semblent connus, sans que le narrateur éprouve le besoin d'apporter plus de précision à leur sujet.
Et si les lieux sont clairement nommés, le lieu précis de l'histoire reste flou (ici, c'est où ?). Rien n'est fait pour nous faciliter la lecture.
Même imprécision pour l'époque de la narration : on ne sait absolument combien de temps après les faits elle se passe. Est-on toujours au 19ème siècle ? Est-on passé au 20 ème ?
b) Statut du narrateur problématique
Le narrateur lui-même, loin d'être omniscient, fait aveu d'impuissance à plusieurs reprises :  « Je ne crois pas qu'il reste des V...; vous pourrez peut-être voir; des, je ne sais pas moi, là-haut; je ne sais pas s'il à des frères et des soeurs; je ne sais même pas si » … D'ailleurs ce narrateur, qui est-il ? Mis à part qu'il semble connaître les lieux et les gens du coin, impossible de lui attribuer une identité précise. Est-ce un habitant d'un de ces villages ? Un simple curieux familier des lieux ? Va-t-il jouer un rôle dans l'histoire ? Est-ce un historien, un enquêteur ou un romancier ? S'il semble avoir une démarche méthodique et se placer sous l'autorité de ceux qui possèdent un savoir incontestable : « Sazerat [...] qui a écrit quatre ou cinq opuscules d'histoire régionale », il n'en demeure pas moins très littéraire dans son approche des choses et des gens. Son style est très métaphorique (par exemple la description des lieux, page 11); ses références sont celles d'un lettré : « Apollon-citharède »; « Sylvie de Gérard de Nerval » qu'il semble avoir suffisamment lu pour qu'il en trouve la lecture « drôle » dans ces contrées; son interprétation des faits aussi (cf les dernières phrases du prologue > « Evidemment, c'est un historien; il ne cache rien : il interprète. Ce qui est arrivé est plus beau; je crois ». Il semble se démarquer de la démarche de son ami et revendiquer la part de mystère de ce qu'il raconte, à la manière d'un romancier, plus intéressé par le beau que par le vrai.

Conclusion :
Ainsi, cet incipit, tout déroutant qu'il soit, remplit bien ses fonctions :
-Il capte l'attention du lecteur pour le plonger agréablement dans l'histoire en campant une intrigue réaliste, menée par un narrateur enquêteur qui crée une relation de complicité avec le lecteur. Le flou dans lequel on est plongé, les multiples questions qui nous agitent stimulent notre curiosité et notre intérêt à poursuivre la lecture.

-Il annonce les thématiques et événements à venir, bien que de manière symbolique et rétrospective : Giono annonce clairement qu'on entre dans un territoire de fiction . Le lecteur doit être un acteur à part entière de la construction du sens; les événements à venir ne peuvent être compris qu'après relecture; les thèmes majeurs (beauté et ennui; poésie et violence) sont à découvrir par nous-mêmes, au moyen d'une lecture minutieuse. Cela suppose donc un lecteur perspicace, intelligent voire cultivé, sorte de double du narrateur, de M.V et de Langlois

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