lundi 10 juin 2019

2e séquence : la rencontre amoureuse en poésie : le statut du poète


La représentation que le poète livre de lui-même

Depuis l’Antiquité, le poète, placé sous l’égide d’Apollon, est considéré comme un messager divin, un médiateur entre les dieux et les hommes. Son don de voyance lui donne la capacité de déchiffrer le monde et parfois même de le contrôler, à l’image d’Orphée, le Prince des poètes au chant enchanteur.Cette image du poète prophète perdure au fil des siècles. Au XVIe siècle, Du Bellay évoquait cette « honnête flamme au peuple non commune ». À l’époque romantique, Victor Hugo est l’« esprit d’une autre sphère », à la fois « prêtre » et « pâtre ». Rimbaud veut « se faire voyant », « voleur de feu » à l’égal de Prométhée. La question se pose alors du caractère divin du poète et de son intégration à la société. Tour à tour admiré, méprisé, envié ou exclu, le poète trouve refuge dans la solitude et l’écriture.Pourtant, l’engagement politique et social des poètes se manifeste dès le XVIe siècle. Ronsard, poète de la Pléiade, et le baroque Agrippa d’Aubigné composent des vers satiriques contre les guerres de religion. Au XIXe siècle, par Les Châtiments, Victor Hugo s’insurge contre Napoléon III. Les surréalistes expriment leur amour fou dans un contexte désastreux de guerre mondiale…Le poète endosse donc diverses fonctions, à caractère sacré et social. Comment expriment-ils cette ambivalence ? Quelle représentation donnent-ils d’eux-mêmes ? Entre Baudelaire, le maudit, et Mallarmé en quête d’un langage céleste, les images abondent et se contredisent.


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