mercredi 6 février 2019

2e séquence La rencontre amoureuse en poésie : grille d'analyse du texte 1 "Elle était déchaussée..."

Citations
procédés
analyses
« déchaussée » « décoiffée » (V1)
paronomase
Fait penser à une comptine
« Elle » x 2 (v1), (V5), (v9), (v10)
Pronom personnel 3e pers.anaphore
Pas de référent précis : anonymat  Portrait d'une inconnue et qui ne donnera jamais son nom
« Elle était déchaussée, // elle était décoiffée, » V1
« Ses cheveux dans ses yeux, // et riant au travers. » V16


Césure : sépare l'alexandrin en 2 hémistiches de 6 syllabes
Même remarque
Le premier vers et le dernier vers montrent le calme et la détermination du poète.
Elle était déchaussée, // elle était décoiffée,
Assise,/ les pieds nus,// parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, //je crus voir une fée,
Et je lui dis:/ Veux-tu// t'en venir dans les champs ?


5 Elle me regarda //de ce regard suprême
Qui reste à la beauté //quand nous en triomphons,
Et je lui dis : / Veux-tu, // c'est le mois où l'on aime,
Veux-tu nous en aller// sous les arbres profonds ?

Elle essuya ses pieds //à l'herbe de la rive ;
10 Elle me regarda //pour la seconde fois,
Et la belle folâtre// alors devint pensive.
Oh ! /comme les oiseaux //chantaient au fond des bois !

Comme l'eau caressait //doucement le rivage !
Je vis venir à moi, //dans les grands roseaux verts,
15 La belle fille heureuse, //effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, // et riant au travers.
6 + 6
3+3+6
6+6
4+2+6


6+6
6+6
4+2+6
6+6


6+6
6+6
6+6
6+6


6+6
6+6
6+6
6+6


Très forte perturbation dans le premier quatrain et au vers n°7
ensuite la tension baisse pour atteindre l’harmonie, l’apaisement.


Rimes alternées


alexandrin : poème isométrique




était déchaussée était décoiffée passais caressait
Verbes à l’imparfait
l’imparfait crée une certaine nostalgie d’un temps révolu
« Déchaussée, décoiffées » (V1), pieds nus » (V2)
3 adjectifs
Donnent un caractère sensuel à la scène. Peu de description de la jeune fille. Ce qui permet au lecteur de lui donner le visage qu'il souhaite
« assise » « parmi les joncs penchant »
Notations spatiales
Tout porte à croire qu’ »elle » tourne le dos au poète, assise sur le bord de la rive, les pieds dans l’eau. Elle tourne la tête lors du 1er appel du poète, se lève au second et se dirige vers le poète.
« penchant »
Participe présent : ce n’est pas un adjectif verbal : les joncs agissent
Les joncs sont personnifiés : ils s'inclinent devant la « belle fille ».
« les joncs »(V2), « roseaux verts » (V14)
Nom commun , sujet de penchant
Nom donné à des plantes à tige droite et flexible, qui croissent ordinairement le long des eaux, ou même dans l’eau, 
« Moi », « je » x 4
Pronom personnel 1re pers.
Désignent le poète. C'est un narrateur-personnage (le poète). Le point de vue est donc interne.
«  passais » (V3)
imparfait
Le poète est présenté comme un promeneur
Pieds Parmi Penchant Passais Par
Allitération en P
Est-ce la forme des joncs ou le bruit des pas ?
Allitération visuelle ou sonore ?
« Et je lui dis : veux-tu » (V7)
Anaphore (répétition d'un ou d'un groupe de mots en début de vers)
Insistance du poète
TU - T'
Tutoiement amoureux
Pas de voussoiement, le poète est tout de suite sur le même plan.
« regarda de ce regard » (v5)
Un polyptote (emploi de plusieurs formes grammaticales d'un même mot)
Jeu de regard : la séduction passe par le regard.
Une fée (v3)
Nom féminin.
Personnage féminin imaginaire dotée de pouvoirs magiques et censée influer sur le monde des vivants.
« Je crus voir une fée », « elle me regarda » X2 , « je vis venir »
regard
Insistance sur le regard comme vecteur de la rencontre amoureuse. Le champ lexical du regard contribue à mettre en valeur la fascination réciproque des deux personnages
« Joncs, champs, arbres, l'herbe de la rive, oiseaux, bois, l'eau, roseaux verts »
Champ lexical de la nature
Il s'agit d'une scène printanière : toute trace de civilisation a disparu
triomphons
Vocabulaire militaire
Victoire amoureuse annoncée
« le mois où l'on s'aime » (v7)
périphrase
Peut-être le mois de mai. C'est une justification donnée à l'amour
« veux-tu nous en aller »
Pronom pluriel + verbe infinitif
Donne l'impression que la jeune fille agit. La poésie est au ras de la prose et introduit des éléments du langage courant. C'est une rupture caractéristique de l'esprit de liberté du Romantisme.
« Parmi les joncs penchant », « au fond des bois », « arbres profonds »
ccl
La nature accueille et dissimule les amoureux
Regard suprême
adjectif
amplification
Elle essuya ses pieds à l'herbe de la rive


Semble sortir de l'eau telle Vénus
L'eau caressait
VERBE conjugué à l'imparfait
Personnification de la nature
La belle folâtre la belle fille heureuse
périphrase
mystérieuse
Et je lui dis x2


Le poète est maître de la parole
« Vis Venir Verts » (V14) / « Fille eFFarée » (V15)
Allitération en [V] et en [F], consonnes fricatives
qui produisent comme un doux son de frottement, celui des pas de la « fille »
« effarée »
Adjectif féminin
Qui manifeste un grand trouble moral, un étonnement mêlé d'effroi.
A remarquer que ce terme s’emploie également en héraldique pour un cheval en position cabrée
«La belle fille heureuse, » V15
enjambement
Mime le rapprochement de la « belle fille » vers le poète.
La belle fille heureuse, //effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux,
Allitération en [S]
Pourquoi pas ses cheveux dans les yeux ? A part la redondance, probablement pour créer une allitération en [S] qui imite le bruit des cheveux qui balaient son visage.

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