Anthologie : la mort en poésie : Mahmoud Darwich, « J'ai vu le dernier adieu » in La Terre nous est étroite.
J'ai
vu le dernier adieu : Je serai déposé dans une rime en bois
Porté
sur les mains de hommes, par le regard des femmes.
Je
serai empaqueté dans un drapeau et ma voix sera conservé sur
cassette.
Tous
mes péchés seront absous en une heure, puis les poètes
m'insulteront.
Plus
d'un lecteur se souviendra que je veillai chaque nuit dans sa maison.
Une
jeune fille se présentera et affirmera que nous sommes mariés
depuis vingt ans … et davantage.
Des
fables seront contées sur moi et sur les coquillages que je
rassemblais des mers lointaines.
Mon
amie s'en ira en quête d'un nouvel amant qu'elle cachera dans ses
habits de deuil.
Je
verrai la procession de mes funérailles et verrai les badauds
fatigués d'attendre.
Mais
je ne vois pas encore la tombe. Aurai-je une tombe après toute cette
fatigue ?
Galilée et il meurt le 9 août 2008 à Houston.
Ce
poète de l'exil, du combat contre l'occupation de son pays eut et a
toujours une immense postérité notamment en Palestine où les
poètes sont des personnages considérables, où les poèmes sont
récités par les gens de la rue.
« J'ai
vu le dernier adieu » est un poème d'outre tombe. Le poète
est mort et imagine ses propres funérailles.
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