jeudi 18 mai 2017

Anthologie sur la mort en poésie : lorsque la morte parle

Anthologie sur la mort en poésie : lorsque la morte parle


José-Maria de Heredia, "La Jeune Morte" in Les Trophées

Qui que tu sois, Vivant, passe vite parmi
L'herbe du tertre où gît ma cendre inconsolée ;
Ne foule point les fleurs de l'humble mausolée
D'où j'écoute ramper le lierre et la fourmi.

Tu t'arrêtes ? Un chant de colombe a gémi.
Non ! qu'elle ne soit pas sur ma tombe immolée !
Si tu veux m'être cher, donne-lui la volée.
La vie est si douce, ah ! laisse -la vivre, ami.

Le sais-tu ? Sous le myrte enguirlandant la porte,
Epouse et vierge, au seuil nuptial, je suis morte,
Si proche et déjà loin de celui que j'aimais.

Mes yeux se sont fermés à la lumière heureuse,
et maintenant j'habite, hélas ! et pour jamais,

L'inexorable Erèbe et la nuit Ténébreuse.


Le myrte, arbuste au feuillage toujours verts et aux fleurs odorantes, était consacré à la déesse de l'amour. On en décorait l'entrée de la maison des nouveaux époux.

L'Erèbe :  La partie la plus obscure de l'enfer


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