Lorenzo
da Ponte,
Don
Giovanni (1787)
LE COMMANDEUR
Décide-toi !
DON GIOVANNI
J'ai déjà décidé.
LE COMMANDEUR
Viendras tu ?
LEPORELLO
Dites non !
DON GIOVANNI
Mon cœur ne bronche pas en moi
Je n'ai pas peur, je viendrai.
LE COMMANDEUR
Donne-moi la main engage.
DON GIOVANNI
La voilà ! -Hé là...
LE COMMANDEUR
Qu'as-tu ?
DON GIOVANNI
Que cette main est glacée
LE COMMANDEUR
Repens-toi, change de vie :
C'est l'instant suprême.
DON GIOVANNI, cherchant en vain à
se dégager.
Non, non, je ne
me repens pas,
Va-t'en
loin de moi.
LE
COMMANDEUR
Repens-toi,
criminel !
DON
GIOVANNI
Non,
vieux bouffi de toi-même !
LE
COMMANDEUR
Repens-toi !
DON
GIOVANNI
Non.
LE
COMMANDEUR ET LEPORELLO
Si !
GIOVANNI
Non.
LE
COMMANDEUR
Ah,
tu n'en as plus le temps !
Des flammes partout, le
Commandeur disparaît, et un gouffre s'ouvre.
DON GIOVANNI
De quelle
angoisse inconnue...
Mon esprit...se
sent-il...assailli ?...
D'où
sortent ces tourbillons
De
feu ? ...Hé là ! quelle horreur ! …
LE
CHOEUR, sous la terre.
Tout
ceci est peu pour tes crimes.
Viens, il y a un supplice pire.
DON
GIOVANNI
Que
mon âme se déchire !...
Que
mes entrailles se tordent !...
Quelle torture ! hé là, quele fureur !
Quel
enfer ! … c'est terrible !...
LEPORELLO
Quel
visage désespéré ! …
Quels
gestes de damné ! …
Quels cris ! Quelles plaintes ! …
Comme
cel me terrifie ! …
LE
CHOEUR
Tout
ceci est peu pour tes crimes.
Viens, il y a un supplice pire.
Le feu augmente, paraissent diverses furies qui s'emparent de Don
Giovanni et s'abîment avec lui.
Traduction
de Jean Massin
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