samedi 8 avril 2017

2e séquence : la rencontre amoureuse en poésie : Introduction : A une passante


Introduction Texte 2 (poésie) « A une passante »
Y-a-t-il pour chacun de nous un être qui nous est destiné et avec lequel nous pourrions connaître cette fusion des corps et des âmes qui est le véritable amour ? De cet espoir dont Baudelaire fait sa quête et qui ne peut être que déçu, le poète écrivit ce poème dont le vers liminaire lui donne son titre : « A une passante ». Ce poème se trouve dans le recueil des Fleurs du Mal publié en 1861. Baudelaire y évoque une rencontre de hasard, qu'il fit en pleine rue, d'une passante. Cette rencontre éphémère qui fait « renaître » le poète le laisse dans le désespoir par ce qu'elle lui a permis d'entrevoir et qui ne sera jamais. Ce sonnet oppose les deux quatrains qui font le récit de la rencontre aux deux tercets qui décrivent les réflexions suscitées par cette rencontre. En quoi cette rencontre amoureuse telle qu'elle est relatée par le poète est-elle symptomatique de sa souffrance ? Nous examinerons dans une première partie le récit d'une rencontre et dans une deuxième partie comment sont présentés le poète et la passante et nous terminerons en décrivant l'incapacité du poète à échapper au spleen.

mouvement : Le Symbolisme (XIXème)
Surtout en poésie, le symbolisme considère le monde comme une « représentation », le reflet d'un idéal.
Seuls les symboles peuvent réussir à déchiffrer les signes de cet ailleurs spirituel. Le monde devient un mystère qu'il faut déchiffrer et le poète est une sorte de mage.
Les caractéristiques :
Rôle central du symbole et de l'analogie (sons, couleurs, parfums, musicalité de la langue
évoquent et créent des visions – comme dans « Correspondances » - Baudelaire)
Le poète devient voyant ; il invente des formes poétiques
  • Exploration du langage et des signes ; expérimentations poétiques, formes inédites (poème en prose, vers impair, vers libre)
Baudelaire est entre le romantisme et le symbolisme, sans adhérer à aucun de ces deux mouvements littéraires.

Le spleen : mot anglais qui signifie rate, lieu où l'on plaçait jadis les « humeurs noires ». Mélancolie, ennui profond, neurasthénie, mal de vivre, dégoût de tout, désespoir, angoisse atroce, etc. .

GENRE : sonnet en alexandrins
Registre : tragique; les deux inconnus se perdent de vue à la fin du sonnet. C'est une rencontre sans avenir.
Enonciation : 
Dans les deux quatrains, le poète parle au lecteur, dans les deux tercets, il parle à la femme inconnue.
Temps dominants : dans les quatrains, le temps dominants sont ceux du passé simple :"passa" et de l'imparfait "buvais". Dans les deux quatrains, le poète raconte un événement du passé. Dans les tercets, il s'adresse à l'inconnue pour lui dire d'abord son regret puis son désir.


Questions possibles à l'oral :

De quelle manière et dans quel but le poète retranscrit-il cette rencontre ?
Comment Baudelaire métamorphose-t-il un instant tout à fait banal ?
Peut-on dire qu'il s'agit d'une véritable rencontre ?
Que représente "la passante" pour le poète ?
En quoi cette rencontre est-elle originale ?
I De l'extérieur vu vers l'intérieur imaginé
Le poème s'ouvre sur l'évocation de l'environnement désagréable du poète. puis dès le vers 2, une inconnue surgit. C'est d'abord une silhouette : "longue, mince, en grand deuil". Mais surtout, elle exprime une "douleur majestueuse". (notez la rime "tueuse" qui n'annonce rien de bon pour le poète). Le rythme du vers : 2/1/3/6 : on a l'impression que la silhouette grossit, qu'elle s'avance vers le poète. "Un femme passa" : rapidité du passage. "d'une main fastueuse soulevant" : soulevant est un enjambement. C'est avec sa main qu'elle soulève et balance. Observons le mouvement, l'équilibre. En soulevant le bord de sa robe/jupe, elle montre une jambe de statue. Opposition immobilisme + Mort et mouvement + vie.

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