A
Apophéthie (une)
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"La
prédiction dans le passé existe, c'est une figure littéraire
qui s'appelle apophétie (apo = sur, dessus ; phétie = parole
d'un radical pha-/phe- ayant rapport avec la parole pure, brute, à
la différence du logos, articulé et rationnel). On trouve des
apophéties dans beaucoup de textes, c'est une prédiction faite
dans un récit qui a été écrit bien après les événements
dont on parle. La Bible : Dieu annonce à Moïse qu'il n'entrera
pas en Terre promise, Jésus annonce à ses disciples que Judas le
trahira. L'Énéide : Énée voit aux Enfers l'avenir de sa
descendance et la naissance de Rome. On rencontre l'apophétie
dans les épopées, cela permet de sublimer les racines mythiques
d'un peuple : c'était écrit. On la rencontre aussi dans les
livres historiques, parfois dans la science-fiction de type
space-opéra ou la science-fantasy parce que certains des procédés
sont alors empruntés au roman historique mais dans le futur ou un
autre temps. Les cycles de Fondation d'Asimov, Star Wars ou du
Seigneur des anneaux contiennent tous une apophétie qui permet
d'entretenir l'intérêt du lecteur puisqu'il ne connaît pas la
fin à la différence des textes historiques : est-ce que cela se
réalisera ? On peut même étendre cela au genre policier,
notamment pour toutes les histoires de tueurs en série annonçant
leurs crimes et de profileurs qui sont un peu les Nostradamus de
notre temps. Si l'apophétie n'est pas prononcée par un
personnage, mais est une anticipation faite par le narrateur, on
parle alors de prolepse (le contraire est l'analepse, terme savant
pour le retour en arrière ou flash-back), c'est une figure très
fréquente dans les romans feuilletons du type XIXe s. (mais notre
héros ne se doutait pas...) Bien entendu, ces figures sont
paradoxales puisqu'elles ne respectent pas la linéarité du temps
et elles agissent beaucoup sur le plaisir de la lecture qui a
alors un horizon d'attente."
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Auteur (un)
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emprunté
au latin auctor, «
celui qui augmente, qui fonde, qui fait progresser », « le
garant »,
«
l’autorité qui confi rme », « la source ». Le sens moderne
d’« écrivain » et plus largement de « créateur d’une
œuvre d’art », retient essentiellement l’idée de «
fondation » ; mais
le
prestige accordé traditionnellement à l’auteur tient aussi à
ce qu’il est souvent considéré comme une « autorité », qui
par exemple détient le « vrai » sens de l’oeuvre ou dont
on
doit respecter les « intentions » (par exemple, dans une scène
de théâtre).
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Anthologie
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emprunté
au grec ἀνθολογία
(anthologia),
au sens propre de « action de cueillir des fl eurs », au fi g. «
recueil de pièces de vers choisies » : composé de ἄνθος
(anthos) «
fl eur » et de λόγος
(logos) «
discours ».
On
peut rapprocher cette composition de celle du mot latin fl
orilegus, « qui
choisit les fl eurs », qui a donné fl
orilège en français.
Ces étymologies orientent le sens du mot « anthologie » vers
l’idée de choix, de sélection des textes qui formeront le plus
beau « bouquet
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Affiquet
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« La
syntaxe se veut disloquée, la ponctuation foutraque, mais ce ne
sont que des poses, des affiquets »
Il s'agit là d'un ornement de style mais pas
plus.
A.− Le
plus souvent au plur. Ornement.
1. Fam. Petit
bijou ou objet de parure agrafé aux vêtements :
1.
... s'il faut me parer (...) je suis si gauche avec
ces affiquets! P.
Mérimée, Théâtre de Clara Gazul,1825, p.
225.
2.
C'est bien facile d'avoir tout ce qu'il faut dans son corset,
quand on a un vétérinaire qui gagne assez pour vous nourrir à
ne rien faire, quand on peut se mettre des affiquets sur
le dos et des chapeaux et des bottines!M.
Aymé, La Jument verte,1933, p. 47.
3.
Il n'a pas dix sous en poche pour célébrer ses noces : il
emprunte à un ami, auquel il promet de les lui rendre sur les
cadeaux de noce. Le voilà qui achète affiquets et joyaux. Les
noces se célèbrent. Le lendemain on apporte les cadeaux aux
nouveaux époux : du pain, du vin, et en fait d'argent, pas même
huit sous. E. Faral,La
Vie quotidienne au temps de saint Louis,1942, pp. 151-152.
− P.
anal. :
4.
Il y avait aussi des oiseaux-mouches et des papillons qui, dans
leurs plus brillants affiquets, joutaient d'éclat
avec la diaprure du parterre. F.-R.
de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, t.
1, 1848, p. 329.
Rem. Dans
ce sens, le sing. affiquet est un régionalisme
ou un arch. :
5.
... Voici venir les servantes, Longue épingle dans les nœuds Des
cheveux Est l'affiquet des suivantes. A.
Pommier, Colifichets,1860, p. 308.
6.
Jeanne en amoureux affiquet Au colonel porta
bouquet Et l'offrit avec une œillade. J.
Richepin, La Bombarde,1899, p. 102.
7.
Je prétendais porter « tournure »,
c'est-à-dire aggraver mon derrière en pomme d'un coussin
de crin, qui relevait d'autant l'ourlet de mes jupes en
arrière. La brutalité de l'adolescence faisait des filles de
treize à quinze ans, dans mon village, des forcenées qui
volaient le crin, le coton et la laine, roulaient des chiffons
dans un sac et s'attachaient le vilain affiquet dit
« faux-cul » sur les reins, dans un escalier sombre, hors de la
vue de leurs mères. Colette, Le
Képi,La Cire verte, 1943, p. 156.
2. P.
ext. Ornement
d'architecture :
8.
Azay-le-Rideau et Chenonceaux, (...) c'est à peine s'ils ont
admis quelques affiquets à l'italienne; ... L.
Hourticq, Hist. générale de l'Art,La France,
1914, p. 151.
B.− Au
sing., TECHNOL., région. Porte-aiguille
à tricoter que les femmes attachaient à leur ceinture dans
certaines régions :
9. Affiquet.
Petit ustensile affectant la forme d'un sabot lilliputien, que les
vieilles femmes attachent à leur ceinture, et au fond duquel
elles appuient le bout d'une de leurs aiguilles à tricoter, celle
que dirige la main droite... Verr.-On. t.
1 1908.
Rem. D'apr. Lar.
encyclop. ce terme semblerait revenir en usage avec un
sens légèrement différent. ,,Protège-pointe de buis ou de
matière plastique utilisé dans le tricot à la main pour
empêcher les mailles en attente de glisser des aiguilles où
elles sont montées.``
Prononc.
: [afikε].
Étymol.
ET HIST. − xiies.
« colifichet, bijou » (Petit vocabulaire latin-français, ms.
d'Evreux, éd. Chassant, 44 ds T.-L. : monille : affiquet).
Terme normanno-pic. (Dum. 1849,
p. 7; Corblet 1851,
p. 259; Jouanc. t.
1 1880, p. 10), dér. (suff.-et*) de l'a. fr. affique «
attache, boucle » (dep. le xiiies., Jean
de Garlande, Dictionarius, éd. A.
Scheler, 296, ds T.-L. : monilia : nuches, affiqués [affiqués peut
être une graphie pour affiquez = affiquets])
forme normanno-pic. (Dum.,
Corblet, Jouanc., loc. cit.) de l'a.
fr. affiche (attesté au même sens dep.
1200, Escoufle, éd. Michelant et Meyer, 3835, ds
T.-L. : Puis la [l'aumosniere] ratache a une afiche Quarree
a pierres, bele et riche Dont ele ot son col afichié),
voiraffiche*. La forme franc. corresp. à affiquet est
l'a. fr. affichet (dep. le xiiies.
« colifichet, bijou », Du Vallet qui se met a malaise ds
Montaiglon et Raynaud, II, 167 : Or a acaté li dansiaus
Ses affichès et ses juiaus Pour la joie k'il se
marie). Les raisons pour lesquelles la forme normanno-pic. a
supplanté la forme franc. demeurent obsc.
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Anamnèse (une)
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le récit des antécédents. Le mot est un substantif féminin. En médecine, l'anamnèse, synonyme d'histoire de la maladie, retrace les antécédents médicaux et l'historique de la plainte actuelle du patient, avec les résultats des différentes explorations déjà faites et les traitements ...
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Aposiopèse (une)
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L'aposiopèse,
du grec ἀποσιώπησις aposiôpêsis (« action de
s'interrompre en parlant ou de cesser de parler, silence », du
verbe « cesser de parler, se taire ») est une figure de style
qui consiste à suspendre le sens d'une phrase en laissant au
lecteur le soin de la compléter.
«
À mon arrivée au logis, Pauline m'interrompit en disant : -
Si vous n'avez pas de monnaie... » Honoré de Balzac, La
peau de chagrin
Comme
on peut le voir dans cet exemple, l'aposiopèse est généralement
matérialisée par les trois points de suspension. Vous trouverez
aussi des exemples où l'aposiopèse se caractérise par l'absence
de ponctuation (virgule ou point).
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Aporie (une)
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Une aporie (en
grec aporia, absence de passage, difficulté, embarras) est une
difficulté à résoudre un problème. Pour Aristote, c'est une
question qui plonge le lecteur ou l'auditeur dans le doute tout en
le poussant à trancher entre deux affirmations : « απορία,
διαπορια », c'est-à-dire « contradiction, embarras ».
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Antithèse (une)
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L'usage correcte de l'antithèse suppose donc non seulement
que le terme en soient contraire ou opposés (c'es la définition minimal d l'antithèse) mais
qu'il soient « conformes à la raison et à la vérité»
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aucunement
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adverbe : sans négation signifie "jusqu'à un certain point".
Corneille, préface de Médée : "Elles(les actions) vous ont agréé autrefois sur le Théâtre, j'espère qu'elles vous satisferont encore aucunement sur le papier." |
abattis:
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Bras et jambes d'une pers., p. anal. avec les ailes et les pattes d'une volaille ou d'une bête.
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