vendredi 19 janvier 2018

A - Dictionnaire personnel à l'usage de tous


A

Apophéthie (une)
"La prédiction dans le passé existe, c'est une figure littéraire qui s'appelle apophétie (apo = sur, dessus ; phétie = parole d'un radical pha-/phe- ayant rapport avec la parole pure, brute, à la différence du logos, articulé et rationnel). On trouve des apophéties dans beaucoup de textes, c'est une prédiction faite dans un récit qui a été écrit bien après les événements dont on parle. La Bible : Dieu annonce à Moïse qu'il n'entrera pas en Terre promise, Jésus annonce à ses disciples que Judas le trahira. L'Énéide : Énée voit aux Enfers l'avenir de sa descendance et la naissance de Rome. On rencontre l'apophétie dans les épopées, cela permet de sublimer les racines mythiques d'un peuple : c'était écrit. On la rencontre aussi dans les livres historiques, parfois dans la science-fiction de type space-opéra ou la science-fantasy parce que certains des procédés sont alors empruntés au roman historique mais dans le futur ou un autre temps. Les cycles de Fondation d'Asimov, Star Wars ou du Seigneur des anneaux contiennent tous une apophétie qui permet d'entretenir l'intérêt du lecteur puisqu'il ne connaît pas la fin à la différence des textes historiques : est-ce que cela se réalisera ? On peut même étendre cela au genre policier, notamment pour toutes les histoires de tueurs en série annonçant leurs crimes et de profileurs qui sont un peu les Nostradamus de notre temps. Si l'apophétie n'est pas prononcée par un personnage, mais est une anticipation faite par le narrateur, on parle alors de prolepse (le contraire est l'analepse, terme savant pour le retour en arrière ou flash-back), c'est une figure très fréquente dans les romans feuilletons du type XIXe s. (mais notre héros ne se doutait pas...) Bien entendu, ces figures sont paradoxales puisqu'elles ne respectent pas la linéarité du temps et elles agissent beaucoup sur le plaisir de la lecture qui a alors un horizon d'attente."
Auteur (un)
emprunté au latin auctor, « celui qui augmente, qui fonde, qui fait progresser », « le garant »,
« l’autorité qui confi rme », « la source ». Le sens moderne d’« écrivain » et plus largement de « créateur d’une œuvre d’art », retient essentiellement l’idée de « fondation » ; mais
le prestige accordé traditionnellement à l’auteur tient aussi à ce qu’il est souvent considéré comme une « autorité », qui par exemple détient le « vrai » sens de l’oeuvre ou dont
on doit respecter les « intentions » (par exemple, dans une scène de théâtre).
Anthologie
emprunté au grec ἀνθολογία (anthologia), au sens propre de « action de cueillir des fl eurs », au fi g. « recueil de pièces de vers choisies » : composé de ἄνθος (anthos) « fl eur » et de λόγος (logos) « discours ».
On peut rapprocher cette composition de celle du mot latin fl orilegus, « qui choisit les fl eurs », qui a donné fl orilège en français. Ces étymologies orientent le sens du mot « anthologie » vers l’idée de choix, de sélection des textes qui formeront le plus beau « bouquet
Affiquet
«  La syntaxe se veut disloquée, la ponctuation foutraque, mais ce ne sont que des poses, des affiquets »
Il s'agit là d'un ornement de style mais pas plus.
A.− Le plus souvent au plur. Ornement.
1. Fam. Petit bijou ou objet de parure agrafé aux vêtements :
1. ... s'il faut me parer (...) je suis si gauche avec ces affiquetsP. MériméeThéâtre de Clara Gazul,1825, p. 225.
2. C'est bien facile d'avoir tout ce qu'il faut dans son corset, quand on a un vétérinaire qui gagne assez pour vous nourrir à ne rien faire, quand on peut se mettre des affiquets sur le dos et des chapeaux et des bottines!M. AyméLa Jument verte,1933, p. 47.
3. Il n'a pas dix sous en poche pour célébrer ses noces : il emprunte à un ami, auquel il promet de les lui rendre sur les cadeaux de noce. Le voilà qui achète affiquets et joyaux. Les noces se célèbrent. Le lendemain on apporte les cadeaux aux nouveaux époux : du pain, du vin, et en fait d'argent, pas même huit sous. E. Faral,La Vie quotidienne au temps de saint Louis,1942, pp. 151-152.
− P. anal. :
4. Il y avait aussi des oiseaux-mouches et des papillons qui, dans leurs plus brillants affiquets, joutaient d'éclat avec la diaprure du parterre. F.-R. de ChateaubriandMémoires d'Outre-Tombe, t. 1, 1848, p. 329.
Rem. Dans ce sens, le sing. affiquet est un régionalisme ou un arch. :
5. ... Voici venir les servantes, Longue épingle dans les nœuds Des cheveux Est l'affiquet des suivantes. A. PommierColifichets,1860, p. 308.
6. Jeanne en amoureux affiquet Au colonel porta bouquet Et l'offrit avec une œillade. J. RichepinLa Bombarde,1899, p. 102.
7. Je prétendais porter « tournure », c'est-à-dire aggraver mon derrière en pomme d'un coussin de crin, qui relevait d'autant l'ourlet de mes jupes en arrière. La brutalité de l'adolescence faisait des filles de treize à quinze ans, dans mon village, des forcenées qui volaient le crin, le coton et la laine, roulaient des chiffons dans un sac et s'attachaient le vilain affiquet dit « faux-cul » sur les reins, dans un escalier sombre, hors de la vue de leurs mères. ColetteLe Képi,La Cire verte, 1943, p. 156.
2. P. ext. Ornement d'architecture :
8. Azay-le-Rideau et Chenonceaux, (...) c'est à peine s'ils ont admis quelques affiquets à l'italienne; ... L. HourticqHist. générale de l'Art,La France, 1914, p. 151.
B.− Au sing., TECHNOL., région. Porte-aiguille à tricoter que les femmes attachaient à leur ceinture dans certaines régions :
9. Affiquet. Petit ustensile affectant la forme d'un sabot lilliputien, que les vieilles femmes attachent à leur ceinture, et au fond duquel elles appuient le bout d'une de leurs aiguilles à tricoter, celle que dirige la main droite... Verr.-On. t. 1 1908.
Rem. D'apr. Lar. encyclop. ce terme semblerait revenir en usage avec un sens légèrement différent. ,,Protège-pointe de buis ou de matière plastique utilisé dans le tricot à la main pour empêcher les mailles en attente de glisser des aiguilles où elles sont montées.``
Prononc. : [afikε].
Étymol. ET HIST. − xiies. « colifichet, bijou » (Petit vocabulaire latin-français, ms. d'Evreux, éd. Chassant, 44 ds T.-L. : monille : affiquet). Terme normanno-pic. (Dum. 1849, p. 7; Corblet 1851, p. 259; Jouanc. t. 1 1880, p. 10), dér. (suff.-et*) de l'a. fr. affique « attache, boucle » (dep. le xiiies., Jean de GarlandeDictionarius, éd. A. Scheler, 296, ds T.-L. : monilia : nuches, affiqués [affiqués peut être une graphie pour affiquez = affiquets]) forme normanno-pic. (Dum., Corblet, Jouanc.loc. cit.) de l'a. fr. affiche (attesté au même sens dep. 1200, Escoufle, éd. Michelant et Meyer, 3835, ds T.-L. : Puis la [l'aumosniere] ratache a une afiche Quarree a pierres, bele et riche Dont ele ot son col afichié), voiraffiche*. La forme franc. corresp. à affiquet est l'a. fr. affichet (dep. le xiiies. « colifichet, bijou », Du Vallet qui se met a malaise ds Montaiglon et Raynaud, II, 167 : Or a acaté li dansiaus Ses affichès et ses juiaus Pour la joie k'il se marie). Les raisons pour lesquelles la forme normanno-pic. a supplanté la forme franc. demeurent obsc.

Anamnèse (une)
le récit des antécédents. Le mot est un substantif féminin. En médecine, l'anamnèse, synonyme d'histoire de la maladie, retrace les antécédents médicaux et l'historique de la plainte actuelle du patient, avec les résultats des différentes explorations déjà faites et les traitements ...
Aposiopèse (une)
L'aposiopèse, du grec ἀποσιώπησις aposiôpêsis (« action de s'interrompre en parlant ou de cesser de parler, silence », du verbe « cesser de parler, se taire ») est une figure de style qui consiste à suspendre le sens d'une phrase en laissant au lecteur le soin de la compléter.
« À mon arrivée au logis, Pauline m'interrompit en disant : - Si vous n'avez pas de monnaie... » Honoré de Balzac, La peau de chagrin
Comme on peut le voir dans cet exemple, l'aposiopèse est généralement matérialisée par les trois points de suspension. Vous trouverez aussi des exemples où l'aposiopèse se caractérise par l'absence de ponctuation (virgule ou point).

Aporie (une)
Une aporie (en grec aporia, absence de passage, difficulté, embarras) est une difficulté à résoudre un problème. Pour Aristote, c'est une question qui plonge le lecteur ou l'auditeur dans le doute tout en le poussant à trancher entre deux affirmations : « απορία, διαπορια », c'est-à-dire « contradiction, embarras ».
Antithèse (une)
 L'usage correcte de l'antithèse suppose donc non seulement que le terme en soient contraire ou opposés (c'es la définition minimal d l'antithèse) mais qu'il soient « conformes à la raison et à la vérité»
aucunement 
adverbe : sans négation signifie "jusqu'à un certain point".
Corneille, préface de Médée :
"Elles(les actions) vous ont agréé autrefois sur le Théâtre, j'espère qu'elles vous satisferont encore aucunement sur le papier."
abattis
Bras et jambes d'une pers., p. anal. avec les ailes et les pattes d'une volaille ou d'une bête.


























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