dimanche 21 janvier 2018

Humanisme

 L’HUMANISME ?

Les auteurs de l'Humanisme :



I INTRODUCTION
Les sens du mot « humanisme »
  1. philosophie qui met l’homme et les valeurs humaines au-dessus de tout
  2. mouvement intellectuel de la Renaissance, né en Italie au XIVème siècle, qui s’étend progressivement en Europe et s’épanouit au XVIème siècle. Il est marqué par un retour aux textes antiques qui servirent de modèle de vie, d’écriture et de pensé. Principaux représentants :François Rabelais, Michel de Montaigne et les poètes : Ronsard et Du Bellay
  3. conception philosophique pour laquelle l’homme constitue la valeur suprême ou encore une fin et non un moyen.

La notion d’humanisme est inséparable pour nous de l’idée d’un progrès considérable.
L’humanisme fait de l’homme lui-même l’objet de sa recherche. Il exalte l’aptitude de l’homme, centre et image du monde, à se connaître lui-même, à maîtriser le monde et à comprendre Dieu à travers ses créations.
L’humanisme considère tout homme comme digne de respect, il défend l’intégrité humaine contre les fanatismes ou tyrannies qui la menacent. Il reconnaît même la nature humaine chez le « sauvage » du Nouveau monde à qui les conquérants européens étaient tentés de nier toute âme.

Chez les Romains, « humanitas » désigne tte chose élevant l’homme à une place à part parmi les autres êtres vivants. Durant le Moyen-Age, on parle de « humaniores litterae » ou « lettres humaines » (= ensemble des connaissances profanes, enseignées ds les facultés des arts) qui s’opposent aux « diviniores litterae » (= lettres divines, enseignées ds les facultés de théologie, qui commentent la Bible)
Au XVIème s., les « lettres humaines » sont : les principales disciplines enseignées au MA + les études des textes antiques. Ceux qui s’intéressent à ces lettres humaines sont appelés des humanistes.
Pour les humanistes, l’homme est placé au centre de tte question. S’appuyqnt sur la sagesse des auteurs antiques, ils souhaitent bâtir une société différente, ils désirent atteindre la perfection, que ce soit dans le domaine humain, moral ou dans le domaine artistique. Le support de ce changement est constitué par les textes antiques et non plus par les écritures saintes, comme c’était le cas au MA.
Personnes à l’origine de ce bouillonnement : Erasme, Guillaume Budé, Jacques Lefèvre d’Etaples, Pic de la Mirandole, Ficin, la famille Estienne.

II LA NAISSANCE DE L’HUMANISME
La représentation que l’homme se fait du monde change radicalement au XVIème siècle

1/ Les grandes découvertes
  • Les voyages : Chistophe Colomb découvre l’Amérique en 1492Dès la découverte de l’Amérique, en 1492, par le Génois Christophe Colomb, les puissances ibériques parviennent à prendre possession de ce territoire, qui prend rapidement le nom de Nouveau Monde. En 1494, le pape Alexandre VI (1492-1503) Farnèse signe, avec l’Espagne et son voisin lusitanien, le traité de Tordesillas, par lequel il affirme que la péninsule ibérique, de par le testament d’Adam3, se voit octroyer la possession des terres découvertes et à découvrir. Par ce texte, seuls l’Espagne et le Portugal se voient autorisés, par décision de la papauté, à se lancer dans la course à la découverte par l’océan, puis, par extension, à la conquête des terres d’Amérique, excluant de fait les autres puissances européennes. Auparavant, la papauté avait déjà permis à l’Espagne, par la Bulle In Caetera (4 mai 1493), de jouer un rôle fondamental dans la prise de possession des terres nouvelles car « ces rois vraiment catholiques



  •   ; en 1497 : Vasco de Gama ouvre la voie des Indes et Cabot découvre le Labrador ; 1519-1522 : Magellan fait pour la première fois le tour du monde . : la rotondité de la Terre devient une réalité.


  • Copernic bouleverse la représentation du monde en affirmant que la Terre tourne autour du Soleil.
  • Développement de la médecine et de l’anatomie : la connaissance du corps humain progresse énormément également. L’homme appartient à la nature, bien connaître son corps participe de l’étude du monde.

2/ L’invention de l’imprimerie
L’invention de l’imprimerie en 1443 par Gutenberg (Allemagne) permet de diffuser les livres en de nombreux exemplaires (alors qu’ils étaient auparavant recopiés à la main) : large diffusion des nouvelles connaissances.

En une génération, l’espace et le temps ont totalement changé de valeur et de mesure
Le brusque élargissement du monde extérieur provoque une profonde transformation du monde psychique. Tout ce qui était certain devient douteux. Les campagnes s’appauvrissent, le commerce devient prodigieusement florissant grâce à la navigation, la civilisation urbaine se développe. C’est en même temps un bouleversement social.
Même le sentiment religieux est touché en cette ère de transition. Jusqu’à présent, l’Europe est sous le joug de l’Eglise qui brandit la menace de l’excommunication lorsqu’on lui résiste. A côté des conquistadores des mers, ceux de l’esprit se questionnent. L’attitude humble et suppliante de l’homme face à Dieu fait place au sentiment de sa valeur personnelle, il se sent le centre du monde, il ressent un sentiment de puissance et de griserie nommé « renaissance ». A côté de l’Eglise, se dresse la science. Des universités surgissent dst te l’Europe.

3/ Conditions historiques favorables
  • En 1453, les Turcs envahissent Constantinople et de nombreux Grecs s’enfuient pour se réfugier en Italie, emportant avec eux des manuscrits ds leur langue d’origine., leur langue, leur culture. Au lieu de lire des traductions latines, on lit les tx grecs originaux. Ces textes seront traduits et découverts grâce aux progrès de l’imprimerie

  • Les guerres d’Italie menées par François 1er



  • vont mettre les Français en contact avec la culture et la civilisation italiennes, la Renaissance italienne ayant déjà eu lieu au XVème siècle (Quattrocento) François 1er fait venir d’Italie savants et artistes et l’élite de la société française s’ouvre à la peinture et à la littérature italienne. Il veut concurrencer la renaissance italienne. Il crée le Collège royal où sont enseignés le latin, l’hébreu et le grec. Invention de « dépôt légal » : il faut un « privilège royal » pour éditer un livre puis en déposer in exemplaire à la bibliothèque royale.

III.LES IDEES HUMANISTES

1/ Le renouveau de la pensée religieuse
  • La redécouverte de La Bible et des Pères de l’Eglise entraîne un mouvement de profonde rénovation religieuse. Pour le courant évangéliste, dont étaient proches Erasme et Rabelais, chacun doit lire et méditer directement les Ecritures. La prière individuelle se libère des dogmes et des liturgies imposées.
Les humanistes ne rejettent pas la foi chrétienne mais cherchent à la vivre de façon plus personnelle, plus exigeante, plus authentique.

  • Naissance de la Réforme
Un courant naît dans l’Eglise, impulsé par Luther, puis Calvin qui conteste, au nom même de la foi et des Ecritures l’autorité de l’Eglise catholique, ses sacrements, ses structures. Mais le protestantisme s’éloigne ensuite de l’humanisme, parce qu’il rejette le libre arbitre.

2/ La Renaissance artistique
Le Quattrocento italien a précédé la renaissance française, la peinture modifie la représentation du portrait et de l’espace. François 1er fait venir en France de grands artistes comme Léonard de Vinci.
Ce renouveau se manifeste ds la sculpture qui s’inspire des modèles grecs, et surtoput ds l’architecture et la décoration des châteaux dont la fonction défensive s’efface au profit de l’élégance esthétique : ce sont les châteaux de la Loire : Azay-le(Rideau, Chambord, Chenonceaux. : décors d’une vie raffinée et emblème de la puissance royale.

3/ La diversité des tendances littéraires
  • Début du siècle, les œuvres sont encore influencées par les goûts du Moyen-Age Rabelais : 








  • A partir de 1540-1550, tendances nouvelles :
Ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) fait du français la langue officielle. C’est à partir de ce moment que s’instaurent les grands genres qui vont caractériser la littérature française.

- MARGUERITE DE NAVARRE : l’Heptaméron, nouvelles a pour modèle les dix journées du Décaméron de Boccace, texte traduit en France dès 1414.Mais, interrompu en 1549 par la mort de Marguerite, l’Heptaméron ne rassemble que 72 nouvelles se déroulant en sept journées. Comme dans l’ouvrage de Boccace, les nouvelles s’inscrivent dans une histoire-cadre. Dix voyageurs sont réunis dans une abbaye, alors qu’un violent orage a coupé toute communication. Pour passer le temps, cette société écoute des histoires vraies dans des registres divers. La réussite de cet ouvrage tient au fait qu’il privilégie aussi la conversation, car chaque nouvelle est suivie des commentaires tenus par l’ensemble des auditeurs.
- MONTAIGNE utilise la prose dans les Essais pour dire son expérience d’homme en toute liberté.

  • La Pléiade et le tournant de la poésie
La Pléiade est composée d’un groupe de 7 poètes, 
dont RONSARD

et  DU BELLAY, 


qui veulent rompre avec l’héritage du Moyen-Age pour faire renaître la forme et l’esprit des genres de l’Antiquité dans une langue poétique renouvelée. Dans Défense et illustration de la langue française (1549), véritable manifeste du groupe, Du Bellay soutient que l’imitation des Anciens nourrit la créativité. Leurs plus belles réussites seront dans le lyrisme amoureux. ( Les Amours de Cassandre de RONSARD, où le poète chante son amour pour Cassandre, qui se mariera un an plus tard)
IV. LA DESILLUSION HUMANISTE
François 1er se montre d’abord tolérant à l’égard des idées religieuses nouvelles de la Réforme. Mais en 1534, l’affaire des Placards le fait changer d’attitude.
(L'affaire des Placards fait référence à un événement historique de la Renaissance. Les placards dont il est question étaient des écrits injurieux et séditieux qui ont été affichés dans les rues de Paris et dans diverses villes du royaume (Tours, Orléans) dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534. Ces affiches ont été placardées jusque sur la porte de la chambre royale de François Ier au château d'Amboise ce qui constituait un affront envers la personne même du roi et sa foi. Ces placards étaient intitulés "Articles véritables sur les horribles, grands et insupportables abus de la messe papale, inventée directement contre la Sainte Cène de notre Seigneur, seul médiateur et seul Sauveur Jésus-Christ". Ce titre évocateur est en fait une attaque directe envers l'Eucharistie.
L'auteur était Antoine Marcourt, pasteur d'origine picarde de Neuchâtel. En réponse, François Ier confessa ouvertement sa foi catholique et déclencha la persécution et l'exil de nombreux protestants (départ de Jean Calvin pour la Suisse).)
La guerre entre protestants et catholiques sera meurtrière, alternant avec des périodes de calme éphémère. 1572 : le massacre de la Saint-Barthélemy, décidé par Catherine de Médicis, élimine de nombreux chefs protestants.
La guerre prend fin avec l’avènement d’Henri IV (1589), protestant converti au catholicisme qui accordera la liberté de culte aux protestants par l’Edit de Nantes en 1598.
Les horreurs de la guerre civile auront opposé un cruel démenti aux espoirs humanistes du début du siècle.
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Définition de Mme de la Croix :

L’humanisme est un courant culturel européen qui s'est développé à la Renaissance. Renouant avec la civilisation gréco-latine, les intellectuels de l'époque manifestent un vif appétit de savoir (philologienotamment). Considérant que l’Homme est en possession de capacités intellectuelles potentiellement illimitées, ils considèrent la quête du savoir et la maîtrise des diverses disciplines comme nécessaires au bon usage de ces facultés. Ils prônent la vulgarisation de tous les savoirs, même religieux : la parole divine doit être accessible à toute personne, quelles que soient ses origines ou sa langue (traduction de la Bible en langue vernaculaire par Érasme en 1516).
Ainsi, cet humanisme vise à diffuser plus clairement le patrimoine culturel, y compris le message religieux. Cependant l’individu, correctement instruit, reste libre et pleinement responsable de ses actes dans la croyance de son choix. Les notions de liberté (ce que l'on appelle le « libre arbitre »), de tolérance, d’indépendance, d’ouverture et de curiosité sont de ce fait indissociables de la théorie humaniste classique.
Par extension, on désigne par « humanisme » toute pensée qui met au premier plan de ses préoccupations le développement des qualités essentielles de l'être humain. Une vaste catégorie de philosophies portant sur l'éthique affirme la dignité et la valeur de tous les individus, fondée sur la capacité de déterminer le bien et le mal par le recours à des qualités humaines universelles, en particulier la rationalité










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