Ontologie |
n « fond
de passivité », première et essentielle dans la
passion, « corrélat », « impact » et
effet d’une action, qu’elle limite en retour et qui
suscite réactions et interactions, de sorte que tout être
vivant dans un monde déjà donné, dont il est partie prenante,
mais qui n’est pas le prolongement de lui-même et où il n’est
pas seul, fait par la passion/ le pâtir l’épreuve d’une
altérité qui l’altère, d’une limite qui le délimite,
l’ouvre au monde (« il y a autre chose que moi »)
et circonscrit le champ de son possible, de son pouvoir, de son
action[3].
n Aristote, Catégories,
4 « Les
expressions sans aucune liaison signifient la substance, la
quantité, la qualité, la relation, le
lieu,
le temps, la position, la possession, l’action, la passion. –Est
substance, pour le dire en un mot, par exemple, homme, cheval ;
quantité, par exemple, long-de-deux-coudées ; qualité :
blanc, grammairien ; relation : double, moitié, plus
grand ; lieu : dans le Lycée, au forum ; temps :
hier, l’an dernier ; position : il est couché, il est
assis ; possession : il est chaussé, il est
armé ; action : il coupe, il brûle ;
passion : il est coupé, il est brûlé. »
Aucun
de ces termes en lui-même et par lui-même, n’affirme ni ne nie
rien ; c’est seulement par la liaison de ces
termes entre eux que se produit l’affirmation ou la négation.
En effet, toute affirmation et toute négation est, semble-t-il
bien, vraie ou fausse, tandis que pour des expressions sans aucune
liaison, il n’y a ni vrai ni faux : par exemple, homme,
blanc, court, est vainqueur ».
ó passion
et action indissociablement liées sont « la même
chose considérée de deux points de vue : ce qui est, du
côté de l’agent action, est, du côté du patient, passion »
C. Talon-Hugon, Les
passions, Nathan,
2004, p.8)
n Descartes, Des
passions de l’âme (1640),
article 1 « Tout ce qui se fait ou qui arrive de
nouveau est généralement appelé par les philosophes une passion
au regard du sujet auquel il arrive et une action au regard de
celui qui fait qu’il arrive ».
ó « Comprendre
la passion comme une modalité du pâtir, c’est donc comprendre
ce double rapport de passivité et d’activité. Ce qui me frappe
et ce que je ressens me dévoile tout à la fois le monde et
moi-même. Les passions ne sont pas cantonnées dans l’ordre de
ce qui est subi : le sujet, mû, [voire agi par ses passions]
peut non seulement agir sur le monde par ce que les passions lui
dévoilent mais il peut agir sur elles en modifiant son rapport au
monde, la position de son corps, la disposition de ses facultés »
(F Laupiès, Les
Passions, PUF,
2004, p.5).
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samedi 20 janvier 2018
O - Dictionnaire personnel à l'usage de tous
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